Quels sont les insectes pollinisateurs

Par Marie-Lyne Pelletier, Biologiste M. Sc.

Les pollinisateurs jouent un rôle essentiel dans notre environnement et pour nous permettre de manger fruits et légumes qui nécessitent leur travail.  Près de 80 % des plantes à fleurs ont besoin des pollinisateurs pour leur reproduction et 35 % des cultures sont bonifiées par ce service qu’ils procurent au champ.  Mais connaissez-vous les différents insectes qui accomplissent cette tâche importante?

 

Naturellement, les premiers qui nous viennent à l’esprit sont les abeilles domestiques. Très présentes dans nos milieux agricoles, elles sont très utilisées en pollinisation. Leur force, c’est le nombre impressionnant d’individus par ruche pouvant atteindre plus de 60 000 abeilles en plein été. Autre avantage, elles peuvent parcourir de grande distance soit 3 à 5 km de la ruche.

Un autre pollinisateur qu’on reconnait bien, c’est le bourdon. Au Québec, on retrouve une vingtaine d’espèces de bourdons. Il s’agit d’un travailleur infatigable et qui peut sortir butiner à des températures plus froides que l’abeille domestique. La reine bourdon choisira d’établir son nid très souvent sous terre dans des cavités ou d’anciens trous de rongeur et il sera formé d’alvéoles de cire ressemblant à des petits pots. Les bourdons sont amicaux et ils ne piqueront pas à moins que leur nid ou sécurité soient en danger.

Les mégachiles forment une espèce solitaire d’abeilles indigènes qu’on peut observer butiner les fleurs et participer à la pollinisation. La Mégachile a une petite brosse sous le ventre qui est truffée de poils. C’est là qu’elle y met le pollen récolté et elle en devient toute jaune à la fin de sa journée de travail. Elle a la particularité de découper le rebord des feuilles et transporter les morceaux pour la construction de petites cellules où elle pondra ses œufs, qui par la suite se développeront en larves puis en nymphes. Comme le bourdon et l’abeille, elles ne sont pas agressives et elles sont de précieux alliés pour la pollinisation.

Parmi les abeilles indigènes, on retrouve les toutes mignonnes halictidés. Elles mesurent que 4 à 11 mm et elles sont généralement de couleur noire ou brune, parfois de teinte métallique verte. Ce sont des abeilles qui ont une courte langue et elles se nourrissent principalement de pollen et de sève. Elles amassent également du pollen comme nourriture pour leurs larves et participent ainsi à la pollinisation des plantes.  Elles nichent dans des trous du sol.

 

Les guêpes sont des insectes noires et jaunes, à taille fine et elles sont très peu poilues comparativement à l’abeille et au bourdon. La colonie se compose de la reine, des ouvrières et de mâles. La reine choisira au printemps un endroit près d’un arbre dont le bois mastiqué et trempé de salive servira à construire son nid. Bien que les guêpes ouvrières soient carnivores et qu’elles nourrissent les larves avec divers insectes mâchés et d’autres protéines animales, elles-mêmes s’alimentent du nectar des fleurs (participant ainsi à la pollinisation) et de substances sucrées. Les guêpes sont munies d’un dard qu’elles ne perdent pas et peuvent donc piquer à plusieurs reprises.

On retrouve également les syrphes qui font partie de l’ordre des diptères. Ils ressemblent à la guêpe et à l’abeille, mais ils sont en fait des mouches. Le syrphe débute leur état larvaire sous forme d’asticot et deviendra plus tard un insecte adulte pourvu d’ailes, une seule paire comme tous les diptères. Ce sont des insectes qui se nourrissent du nectar des fleurs et de sève. Comme ils sont recouverts de poils, les syrphes aident beaucoup à la pollinisation des plantes et font donc partie de insectes utiles au jardin. Autre particularité, ils ont la capacité de voler en faisant du sur-place.

Les bombyles sont également de petits diptères qui se nourrissent de pollen et de nectar à l’aide d’une longue trompe qui ressemble à un dard. L’abdomen du bombyle est souvent recouvert de poils et ressemble à une fourrure jaune ou rousse. Cet insecte a un vol rapide et ils se nourrissent fréquemment en vol stationnaire au-dessus des fleurs, comme un colibri.

 

Les papillons

On divise ces insectes en deux groupes : les papillons actifs de jour, les diurnes et ceux actifs la nuit, les nocturnes. Les papillons diurnes ont un rôle limité pour la pollinisation. Mais pour les papillons actifs la nuit, ils ont un plus grand impact. Plusieurs plantes qui ne fleurissent que la nuit dépendent presque exclusivement des papillons nocturnes pour leur pollinisation. De par leur corps recouvert de duvet des papillons de nuit, ils sont très efficaces pour transporter le pollen des fleurs.

Voilà un tour d’horizon des principaux pollinisateurs. Pour aider ces précieux alliés, il est important de planter des fleurs, participer au Défi Pissenlits et d’éviter l’utilisation de pesticides.  On leur doit bien ça pour les remercier de leur service essentiel à notre alimentation.

 

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